GAZONNOIS Louis André et BLANCHOIN Marie Catherine Rosalie 78-79

Publié le par Colette Lefevre

Un mariage, cinq naissances et beaucoup trop d'enterrements !

Louis André, tu vois le jour le mercredi 6 février 1788 à Saint-Rémy-la-Vanne en Seine-et-Marne chez tes parents Jean, berger, âgé de 35 ans et Victoire MODOLOT, âgée de 38 ans. À ta naissance, tu as une sœur et deux frères : Victoire Geneviève (1779), Jean Pierre (1781) et Denis (1785), puis suivent Marie Louise (1791, mais elle décède 3 mois plus tard) et Catherine Aubierge (1784, elle ne vit que six jours).

Toi, Marie Catherine Rosalie, tu vois le jour le mardi 8 avril 1788 à Bellot en Seine-et-Marne chez tes parents Louis Jérôme, manœuvrier, âgé de 41 ans et Marie Jeanne LANGLOIS. Tu es baptisée à Bellot le lendemain, Marie Catherine BRUYERE est ta marraine et Mathieu ROUSSELET ton parrain.
À ta naissance, tu as un frère, Pierre Nicolas (né en 1784) et une sœur Marie Adélaide Adrienne (née en 1786). Puis suivent Cécile Rose (1790), Romain Denis (1792) et Louise Marguerite Marcelle (1797).
Après onze ans de bonheur en famille, tu vas être confrontée à de bien cruelles douleurs, le 26 décembre 1799, ton père décède. Ton grand frère Pierre Nicolas, lui décède le 31 mars 1805 à l'âge de 19 ans et le 12 décembre 1810, c'est ta mère qui décède, suivie deux semaines plus tard de Cécile Rose, 20 ans, le plus bel âge dit-on, elle n'en aura pas profité. Comment vis-tu ces coups durs, qui prend soin de toi ?

Enfin un peu de bonheur pour toi, en ce mercredi 14 juillet 1813, où tu épouses, en l'église de Saint-Rémy-la-Vanne, Louis André. Toute sa famille est là, ses deux frères sont d'ailleurs ses témoins, un peu dur pour toi qui est orpheline. Ce sont ton tuteur Nicolas Grandhomme et ta sœur qui partagent ton bonheur, son mari Pierre Antoine Brayer est ton témoin.

AD77 St Rémy-la-Vanne NMD 5MI7309
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14 juillet, un jour férié pour nous, mais quand est-il à cette époque ?

Le 25 janvier 1815, quel grand et beau jour qui voit la naissance de votre premier enfant, un garçon qui s'appellera comme son papa. Comme vous devez être heureux ! Marie Catherine profite bien de ce bonheur, il va être de courte durée, quatorze mois. La vie, qui jusqu'à présent ne t'a pas gâtée, va s'acharner sur toi, tu vas devoir être forte.
En effet, le 26 mars 1816, votre joli poupon décède ! Quel désarroi ! Quelle injustice !
Mais vous ne vous laissez pas abattre par cette adversité, quatorze mois plus tard, le 26 mai 1817, une jolie petite fille, Marie Suzanne, vous redonne le sourire, cependant, vous avez forcément perdu votre insouciance et vous devez craindre chaque jour qu'elle aussi meurt comme son frère.
Maintenant, Marie Suzanne a un an et demi et elle est toujours avec vous, vous reprenez sûrement confiance. Ses deux ans approchent et peut-être préparez-vous une petite fête en son honneur, mais voilà le 18 mai, soit 6 jours avant ses deux ans, elle décède. Comment supportez-vous ce coup dur, arrivez-vous à manger, à dormir ?

Prends soin de toi Marie Catherine car tu es enceinte. L'enfant, que tu portes, vient au monde deux jours avant noël, c'est une fille que vous prénommez Marie Ismérie. Des angoisses insupportables doivent vous assaillir à longueur de temps, pourtant les jours, les semaines, les mois passent et votre enfant est toujours avec vous.
L'année 1822 commence bien mal pour vous, surtout pour toi Louis, puisque le 25 janvier ton père décède.
Maintenant, Marie Ismérie a 2 ans et le 19 septembre 1822, une fille, Marie Louise Virginie, vient agrandir votre famille, la vie semble enfin vouloir être plus généreuse avec vous.
Vos deux filles grandissent, Marie Ismérie a 5 ans, Marie Louise Virginie en a 2, vos angoisses s'estompent, vous profitez de votre bonheur et vous avez bien raison.
Mais c'était trop beau, ça ne pouvait pas durer, le 31 janvier 1825 Marie Ismérie meurt. Mais comment faites-vous pour supporter ce nouveau coup dur ? Certes Marie Louise Virginie a besoin de vous et vous vous devez de faire face, mais quand même, comment ne pas devenir fous lorsque l'on voit ses enfants mourir si jeunes, les uns derrière les autres ?
Vous vous soutenez mutuellement comme vous pouvez et neuf mois plus tard, le 22 octobre 1825, un garçon, Louis Joseph vient vous redonner un peu de bonheur. Cependant comment avoir confiance en la vie, comment élever sereinement vos deux enfants ?
Nouvelle année qui commence mal, 1828, en ce 29 février, Louis, tu accompagnes ta mère en sa dernière demeure. Et alors que vous vous apprêtez à fêter les 3 ans de votre fils, contre toute attente, c'est toi Louis André qui décède le 19 octobre 1828 ! Bien jeune pour mourir, seulement 40 ans !
Pauvre Marie Catherine, te voici veuve avec tes deux enfants de 6 et 3 ans. Qui te soutient ? Qui t'aide ? Comment fais-tu pour avancer ? Comment peux-tu avoir confiance dans la vie après tous ces coups durs ? Mais voilà, tu n'as pas le temps de te morfondre, tu dois faire face, tu as charge d'âmes, ils sont si jeunes et ils ont tellement besoin de toi !
Les années passent sans que je sache comment tu t'organises, en tout cas, tu ne te remaries pas. Tes enfants grandissent, voici un peu de répit pour toi, répit bien mérité. Vont suivre alors quelques bonheurs, tu en as tant besoin.
Le 8 mars 1844 Marie Louise Virginie épouse Romain François Léon Baudin et le 4 avril 1845, elle met au monde un garçon, Louis Léopold, mais il décède 2 mois plus tard, te voici replongée dans cet abîme de désespoir dont on ne peut ressortir indemne.

De nouveau, quelques moments heureux arrivent, ta première petite fille, Victorine Virginie, voit le jour le 6 juillet 1846. Puis le 24 mars 1848, c'est la naissance de Ludovic Henri.
Ton fils Louis Joseph épouse Eugénie Louise Chiquerille le 8 avril 1850.
Après ces quelques bonheurs, un nouveau coup dur pour toi, le 18 avril 1850, ta fille, Marie Louise Virginie décède, laissant Romain François Léon bien démuni avec Victorine Virginie, 6 ans, et Ludovic Henri, 4 ans. Cela te ramène en arrière, tu revis tes souffrances au travers de ton gendre, qui lui est veuf pour la seconde fois, tu comprends son désarroi et je suis sûre que tu prends en charge la petite maisonnée, du moins jusqu'à son mariage le 20 novembre 1850 avec MASSIOT Louise. Tu assistes alors à la naissance d'Emile Albert en 1851, Octave Lucien en 1854 mais il ne vit que 3 semaines et Arthémise Léontine en 1857.

Sur les 5 enfants que tu as mis au monde, il ne te reste plus que ton fils. Tu assistes aux naissances de ses trois enfants, Julie Joséphine en 1853, Marie Louise en 1855 et Clarisse en 1856. Mais lui aussi n'a pas de chance, le 28 juillet 1858, son épouse décède. Jusqu'au bout, tu seras confronté à la douleur de perdre les siens. Est-ce à ce moment-là que tu t'installes chez ton fils pour l'aider ? Ses filles sont si jeunes, heureusement que tu es là pour l'épauler, mais en as-tu encore suffisamment la force ?
Tu décèdes le mardi 31 mai 1859, à l'âge de 71 ans, chez Louis Joseph. Tu es inhumé au cimetière de Saint-Barthélemy en présence de ton gendre Romain François Léon BAUDIN et de ton fils Louis Joseph.

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